vendredi 29 octobre 2010

À la recherche de

Chaque jour se fait plus pressant, rappelle qu'il va falloir se mettre à sa recherche. Car il a disparu le bougre, le dindon boiteux, l'escoflange cintécrate ! Et sans laisser de trace avec ça ! Encore il aurait laissé une lettre d'adieu ou n'importe quoi, on aurait rien dit, on aurait compris ; il s'est volatilisé sans un mot, l'animal ! Et il nous a plantés là comme des cons. Mais il faut que je vous raconte, vous n'êtes pas au courant peut-être.

Franchement on s'était habitués à lui, à force. Ah ça n'avait pas été facile, mais on avait fini par le supporter. Ce qu'il faut dire, c'est qu'il faisait des efforts pour être un peu drôle, on ne peut pas le blâmer pour ça. Il nous a toujours manqué, cet imbécile heureux. En ces temps troublés j'avais bien besoin de ça : ces deux ou trois petites choses qui avaient le mérite de décrocher parfois un sourire. C'est d'ailleurs pour ça qu'on l'avait accepté parmi nous.

vendredi 22 octobre 2010

Questionnation à la porustaïenne

« Questionnaire de Proust », si l'on veut aller jusque dans les retranchements du concept (ça ne veut strictement rien dire, en effet ; bien vu ; et je vais fermer deux fois la parenthèse, ça perturbera les maniaques)). Sachez que c'est assez drôle, et qu'on y perd facilement du temps, beaucoup de temps (en ce moment-même je devrais dormir depuis un paquet de minutes, au bas mot). À moins bien entendu de prendre la chose en tant que propice au jaillissement brut de l'intérieur de soi-même sur le papier métaphorique, et de noter les premiers mots qui nous viennent à l'esprit à la lecture des questions qui n'en sont pas. Mais c'est moins drôle. Beaucoup plus fun de le travailler avec application. (Je trouve.)

mercredi 20 octobre 2010

?

Hier il était midi.
À midi on se pose toujours de grandes questions existentielles, à côté du sel et de la sauce béarnaise. Ce midi il y en avait une, juste là, imperturbable et provocatrice, qui fixait un à un les convives jusqu'à ce qu'ils se sentent profondément coupables pour une raison qu'ils ne parvenaient pas tout à fait à saisir. Cette question-là était profondément infâme d'arrogance et d'audace, n'hésitant pas à pousser chacun d'entre eux à bout, jusqu'à ce qu'ils se lèvent pour déclarer d'un air gêné qu'ils allaient prendre l'air quelques minutes. Elle leur inculquait des pensées incongrues qui leur étaient étrangères. En effet aucune de ces pensées ne ressemblait de près ou de loin à « qu'est-ce que je vais manger ce soir ?» ou encore « il faut que je passe chercher mon cheval chez Hans ». Non, là, c'étaient des choses avec des mots tordus, le genre de trucs qu'ils cherchaient consciencieusement à éviter d'habitude. Parmi ces mots : « existence », « raison », « être » ; enfin tout un tas d'objets dangereux dont il vaut mieux se tenir éloignés, pensaient-ils.

samedi 2 octobre 2010

L'Homme au nom improbable

Dvořák, en fait d'improbabilité. Antonín Leopold Dvořák (je sais, c'est dur pour tout le monde).
Toujours est-il que son nom à l'orthographe passablement terrifiante pour nos claviers de braves extrêmes-occidentaux n'est pas la seule raison qui m'a poussé à l'inclure dans le coin. Il s'agit surtout de ce que ce brave homme a décidé de faire de sa vie : noircir des partitions.

Mais au fait, vous étiez au courant que cet article porterait sur un truc genre œuvre musicale ? Dorénavant, vous l'êtes très certainement. Si la musique, a fortiori classique (ergotage : romantique), vous porte sur les nerfs, ou vous indiffère simplement, vous pouvez en toute quiétude quitter la salle sans crainte de vous voir abattu dans le dos par la flèche de mon courroux dévastateur.