lundi 27 décembre 2010

La musique adoucit les mœurs v2

Et je le prouve (analogie : « j'annonce un Grand Chelem » ; faut être sûr de soi et fêlé pour dire des trucs pareils, non mais franchement).

NB à l'attention des connaisseurs de la v1 : C'est une véritable v2, je veux dire, avec du nouveau texte, toutes ces sortes de choses.

Je le prouve, donc, à l'aide, comme d'habitude, d'un bon vieux (surtout bon, surtout vieux) morceau de musique dixneuvièmiste pour lequel, encore une fois, je ne ferai aucun effort (atchoum) de présentation, parce qu'il est trois heures de l'après-midi et que tout est gros dans le monde, y compris un tas de sable.

Je ne ferai aucun effort de présentation, mais notez tout de même que j'ai le loisir tout entier d'ineptiser en toute quiétude étant donné que je ne crains ni le, ni la. À n'en pas douter c'est ce que je ferais si j'étais de mauvaise humar, simplement dans le but de satisfaire une pulsion cassecouilliste impromptuement inopportune.

samedi 25 décembre 2010

Invitation au voyage au centre de la terre des âmes oubliées

Note à l'attention du lecteur : ne pas s'y laisser tromper, il s'agit bien d'un article de Noël.


« Ernest S., tu es d'une incroyable mocheté. »

« Et j'ai dansé des larmes de feu aux chariots d'or de mon enfance. »
(Poésie, poésie.)

Non, « terre des âmes oubliées » ne provient de nul endroit répertorié dans les registres de ma connaissance, et oui, sonne effectivement comme une sorte de sous-produit d'une quelconque littérature fantastico-lacrymale. Mais je kiffe (du verbe « manger une pomme sans les dents est dangereux, même pour les enfants de saltimbanques »).

« Qu'est-ce que tu fais debout si tard, petit ? »

« Paysage bucolique… tu vas en brouter, du paysage bucolique. Et par la racine. Crois-moi ce sera pas une promenade de santé. »

Preuve qu'il s'agit bien d'un article de Noël, j'ai un crabe :



« HEY !! Listen ! »

vendredi 24 décembre 2010

Sujet : la volonté

    Tu places un personnage au centre, juste là. Des personnages, il en faut. Puis tu lui injectes de la volonté, c’est le but, il en faut aussi. Tu as décidé de faire simple, de pas faire ressortir le sujet en filigrane. Non : point de douceur ; tu l’as pris, et tu l’as ostensiblement collé sur ton texte. Ton personnage, maintenant, est plein de volonté. Bon.
    Le reste, maintenant. Dans le décor, il n’y a rien pour l’instant, et ton personnage est tout seul. Tu te dis que dans le vide, lui et sa volonté sont bien démunis. Alors tu commences à fabriquer, d’abord par petites touches successives : ton personnage sera masculin. Voilà, c’est arbitraire, c’est comme ça, il sera masculin. Pour faire bonne mesure, tu places en face de lui un personnage féminin, et puis un troisième, pour faire meilleure mesure. Un triangle, c’est bien un triangle. Mais pas amoureux. Enfin tu ne sais pas encore, ce serait dommage. Bon. Maintenant ils sont trois, c’est un mieux.

jeudi 16 décembre 2010

Obscurantisme : ça va être chouette

Voilà. Nous vivons en 1984, dans l'horreur la plus totale. Les temps qui s'ouvrent devant nous s'annoncent être l'une de ces sombres périodes de l'histoire où la population est tenue dans l'ignorance, et où des gouvernants tout aussi ignorants s'engraissent aux dépends de la justice.

Je vous parle bien entendu de la loi Loppsi 2. Son nom déjà donne l'impression d'un espèce de spectre noir de quelque régime fasciste revenu du passé : « Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure ». Cette chose qui motive aujourd'hui mes paroles, ce n'est qu'une goutte de trop dans leur infamie perpétuelle, mais ce n'est pas la moindre des gouttes. Loppsi, c'est quoi ? C'est ce qui va nous sauver des pédophiles du net. Vous savez, ces individus malfaisants qui pullulent à chaque coin de site web pour attirer les jeunes ingénus dans leurs filets poisseux de pornographes du bas-âge, ces affreux bandits qui mettent chaque jours nos enfants en danger par leur perversion malsaine… Ceux-là même qui sont partout, ceux que personne n'a jamais croisé autre part que dans les textes de lois. Voilà, ça, c'est leur alibi, leur argument béton qui repose sur du rien, sur des mots, sur du sophisme à la pureté douteuse. Car ils n'ont rien, strictement rien pour prouver quoi que ce soit à propos de ce soi-disant argument avec lequel ils nous rebattent les oreilles depuis les origines du net. Mais ça ne fait rien, ce genre de choses n'a plus d'importance aujourd'hui, ils n'en ont plus besoin.

vendredi 10 décembre 2010

Lord Byronch Franz Janiszt et son piano magique

Il est temps de ressortir un peu de pianisme de derrière les fagots-de-la-grange-de-mamie-il-fait-froid-dehors-mange-ton-chien (les trois qui ont soupiré, là : cent lignes).

Bon, ce que c'est, concrètement, c'est :
- un mélange de Johann Sebastian Bach, de Franz Liszt, et de Byron Janis
- difficile à trouver (donc il faut me remercier, bande de baveux)
- beau
- Stéphane

jeudi 9 décembre 2010

Non fui, fui, non sum, non curo.

La paresse est la chose du monde la plus tristement partagée.

Toute référence inconsciente a Houellebecq est inconsciente.

Parler de la mort, un peu. Après tout, c'est une amie si proche. Il faut bien lui rendre hommage de temps en temps, quand elle regarde ailleurs…

C'est l'affaire de tous, la mort. C'est l'affaire de tous, et la chose la plus personnelle. On essaie tour à tour d'admettre, de fuir, de s'en défier, de l'affronter, de l'oublier, et puis elle revient. La mort revient au galop, toujours. On ne s'accoutume jamais à l'idée, la mort n'admet pas l'habitude. On peut faire semblant longtemps, faire semblant très bien. On peut croire qu'on en a déjà terminé, qu'on a expédié le problème en deux coups d'esprit. Prétention ridicule, elle revient nous cueillir en embuscade au détour de nos pensées. Mais si nous n'avions pas la mort, nous pauvres humains ne sentirions pas la vie. Idée simpliste, certes, mais qui ne manque pas de moustache. La mort est une vieille amie, donc.
Indifférence face à la mort ? Peanuts ! Sans la mort nous ne serions capables de rien, le temps n'aurait plus de sens, et nous serions sans âme. Sèche tes larmes, petit ; la mort finira par t'avoir toi aussi, ce n'est pas si grave.

dimanche 5 décembre 2010

Raoul Guy Jules René Gloire-à-dieu Balthazar de la Chateaubrière

  - Veuillez poser ce plat à côté du vase, Raoul Guy.
  – Oui mère.
  – Et venez donc par là un instant.
  – Oui mère.
  – Ooooooohh, mais qu'est-ce que cela ? Vous me ferez le plaisir de le confier à James au plus vite, il s'en occupera !
  – Bien mère.
  – À présent vous pouvez sortir, René Gloire-à-dieu. Soyez à l'heure !
  – Oui mère.

   Et il sortit, il se rendait à la taverne la plus proche. C'était devenu comme sa deuxième maison…
Au début, trois mois plus tôt, son habit de noble avait suscité des remarques poisseuses et des rires gras, mais on s'était peu à peu habitué à lui. Désormais il entrait et sortait comme n'importe quel soudard de Sa Majesté. On ne lui posait plus de questions, on ne se moquait plus de lui ; on l'ignorait, simplement.

   Mais pas ce soir. (Cliffhanger insoutenable, saurez-vous patienter jusqu'au chargement de la page ? promis, c'est la seule parenthèse qui bousille le rythme de la narration ; c'est déjà assez chiant comme ça, si en plus il devait y en avoir d'autres…)

vendredi 3 décembre 2010

Boardwalk Empire

Une série, une série… Soit, mais c'est tellement plus que ça.


Avant tout (enfin… concrètement, avant la suite de l'article) : hopopop, le lien vers ce bon vieux Imdb.

Un épisode et je suis sous le charme. Dès le premier, parfaitement. Le fait que je n'en aie vu qu'un seul implique également, eh bien, que je n'en aie vu qu'un seul. Ce qui implique donc que tout ceci ne concernera que le pilote. Ala. Have a bonne lecture (j'ai essayé de faire en sorte que, mais bon).


Cette série plonge dans le monde du grand banditisme américain des années 20 (pas les prochaines, hein… celles d'avant ; hoho que c'est drôle), particulièrement du trafic d'alcool et de tous les gros poissons qui s'y sont trouvés liés. À Atlantic City, on suit les destinées de personnalités de cette époque, au travers de toute cette société bourdonnante d'activité. Forcément, on y retrouve les politiques, les mafiosos, les exécutants, toute cette population (il y a un certain Al Capone dans le tas, sans vouloir faire vendeur). Mais aussi les simples citoyens de l'époque avec leur vie de l'époque. Bon, je suis pas là pour vous pitcher la série, plutôt pour dire pourquoi surkiffage.

En fait, tout ou presque n'est que surkiffage dans ce premier épisode. Si j'avais une chose à lui reprocher, là comme ça, sur le vif et pour en dire un peu de mal avant de commencer, ce serait sa trop grande richesse. L'intrigue explose en quelques minutes et on se retrouve avec toute cette galerie de personnages et de personnalités sur les bras, c'est parfois un peu malaisé à suivre (ou alors, j'ai quelques soucis de cervelet). Enfin… vous conviendrez avec moi qu'en matière de défauts, on fait pire…

jeudi 2 décembre 2010

« Je m'intitule par la racine. » ou Diatribe

Connaissance du syndrome Antonin Artaud hautement préférable. J'dis ça, c'est juste pour faire de l'élitisme crasseux, hein…
Ce que je dis n'engage que moi et peut-être un peu moi aussi, et puis c'est tellement motivé par de la passion incontrôlée que ça ne peut pas être entièrement fondé. Tant pis : une diatribe de temps en temps, ça ne peut faire que le plus grand bien (phrase dénuée de tout fondement, mais on peut faire semblant de croire qu'elle touche au vrai, comme ça on se sent mieux).


C'est en ces termes (voir titre) qu'il l'aborda, un soir de printemps (fake). Il lui dit cela d'un air sérieux, franc, droit, direct, ce qui fit qu'il recula, frappé de stupeur. Comment ? Il osait lui parler ainsi ? Scandaleux ! Inadmissible ! Qu'il sorte ! Mais il ne se laissa pas démonter, poursuivit :
« J'ai un grave problème à l'intérieur de moi-même, je suis tout déstructuré, mon esprit est une espèce de savonnette que je n'arrive pas à saisir, je ne sais plus parler le langage des hommes, je ne connais plus que le mien. Publie-moi, je t'aime. » Alors il prit son pied, il le prit vraiment, son pied, et l'enfonça profondément dans le fondement de l'humanité. Parce que oui, il allait être publié.

« Regardez, ce langage est le mien ! Je ne suis pas capable de sortir de moi-même pour faire de la littérature, alors je vous montre directement l'intérieur de moi-même et je vous explique que c'est de la littérature aussi, comme ça c'est génial, je suis génial. » voilà ce qu'il a dit. Et ce fut génial, dirent-ils. Et alors, le mec qui l'avait publié lui dit : « mais votre esprit, vous, tout ça, c'est génial ; je te publie encore plus profond, je t'aime ». Et là, là, la consécration. « Dieu que l'on m'aime, et pour la merde que j'apporte de mon langage, en plus ! Merveilleux, je n'ai aucun effort à faire, je vais juste continuer plus avant dans cette voie. Puisque je suis parti sur des bases langagières et que le langage est le drame de ma vie – putain qu'est-ce que ça sonne bien, surtout en italiques ! –, je fais faire de ce drame la tragique remise en cause d'une société qui a détourné le regard de ceux qu'elle classe trop hâtivement avec les fous. Moi, je vais leur dire que les vrais fous, ce sont eux ; eux qui ne savent pas voir en la folie le simple langage d'un individu incapable de s'adapter au langage que eux proposent. La langue française, je le remplis de ma merde, et j'en suis fier. » Voilà ce qu'il a pensé. Ou plutôt voilà ce qu'on a dit qu'il avait pensé. Parce que finalement, entre le vrai lui et celui qu'on a construit, hein, ya bien de la distance…