lundi 23 mai 2011

Fait

« Il m'apparaît important vis-à-vis de la Dame Postérité (qu'un dieu aie son âme) d'imprimer dans la fange une trace indélébile et profonde de ces quelques instants où j'ai senti qu'apparaissait sur ma tête une auréole à l'image des plus archangesques (archangiques ?) de ces célestes êtres de Lumière que l'on nomme Georges (de nombreux). Hormis l'étendue désertique et balayée de vents furieux chargés de sel que représente le continent Nord-Est de ma mémoire, voici ce qu'il m'en reste aujourd'hui :

mercredi 11 mai 2011

Ça s'est passé comme ça

L'autre jour j'ai croisé un oiseau. Un putain de piaf, vous savez, le genre insupportable, avec des plumes. J'y connais rien en ornithologie. Enfin cet espèce de machin sur piattes, m'a parlé d'une voix douce pour me susurrer des paroles blasphématoires.
Je plaisante.
En fait, il m'a parlé, je veux dire, vraiment parlé. Il m'a raconté une histoire magique, je vais vous balancer ce dont ma mémoire se souvient (plus tard, vous prendrez ceci pour une incohérence, eh bien c'en est une) :

L'histoire de l'oiseau

Hier, je volais. Je vole tous les jours, c'est pour ça. Je volais, et là j'ai vu un truc, en bas. Un truc que je connaissais pas. Je suis allé voir, parce que j'aime bien aller voir. Je suis curieux, tu sais, c'est pour ça que j'aime bien aller voir. Alors je suis allé voir, je me suis approché, et j'ai vu ce truc que je connaissais pas, de plus près. C'était un mec tout basané avec un chapeau de paille sur la tête, assis en tailleur et qui fumait une pipe gigantesque. Je me suis posé à côté, puis j'ai piaillé un coup, parce que je voulais qu'il réagisse. C'est pas très amusant, quand les gens réagissent pas, donc j'ai voulu qu'il fasse quelque chose. Et là, il m'a vu. Il m'a regardé, et m'a lancé juste exactement comme ça : « je t'attendais, petit » avec un sourire dans le coin. Moi je comprenais pas trop pourquoi, et pendant que j'essayais de comprendre pourquoi il a rajouté un truc. Attends que je me souvienne. Il a dit quelque chose d'autre pendant que j'essayais de comprendre, et ce qu'il a ajouté, c'était… attends… Voilà : « écoute ». Il m'a dit comme ça « écoute ». Et je peux te dire, j'ai pas oublié un mot.

samedi 22 janvier 2011

Intrusion

Bonjour, bonsoir, n'importe quoi pourvu que cela vous convienne,

Je m'infiltre subrepticement.
Peut-être vous faut-il une présentation succincte : je suis quelqu'un. Sachez à présent la raison de ma venue.

Ou plutôt sachez qu'il a fallu insister lourdement auprès de Flightchose (rien de personnel, tu me pardonneras) pour qu'il accepte de me laisser publier ici, et qu'il renonce à tout droit de censure. J'espère qu'il ne le regrettera pas, car je sais bien qu'il le craint. Peut-être pas entièrement à tort, il faut l'admettre : par exemple, mon but initial n'était que de vous abreuver d'un torrent d'invectives. Mais ainsi mise au pied du mur, me voilà toutefois bien résolue à m'assagir un brin.

Tu vois, Flightchose ? Tu t'attendais au pire, et voilà que finalement je ne fais que passer, innocemment. Je viens tout à coup de comprendre que je n'avais rien contre tes lecteurs. Non, c'était bien toi qui me dérangeais, que je voulais un peu déranger. Mais je réalise en même temps que je n'en ai plus ni la force ni l'envie… un bien étrange paradoxe. La rancune m'a quittée, Flightchose, et je ne t'en veux plus. Pourquoi ? Qu'en sais-je… Les mystères de l'esprit humain, sans aucun doute. Mais je te sens inquiet tout à coup : sois tranquille, je ne m'étendrai pas sur mes rancœurs, je n'ai pas le goût de l'exhibition. D'ailleurs il serait bien malvenu d'aller remuer les cendres de ce qui a déjà disparu, tu ne crois pas ?

Je sais que tu vas publier ceci, parce que tu me l'as promis… Tu le feras pour l'honneur, en somme. Peut-être aussi parce qu'il n'y a finalement rien de si terrible dans mes paroles. Et puisque nous en sommes à l'honneur, sache que j'aimerais beaucoup te dire que tu n'as plus rien de la sorte. Mais tu ne me croirais pas, et je déteste les paroles jetées dans un vide aveugle. Tu tiendras donc ta promesse, quoi qu'il arrive. Même si cela doit t'amener à réaliser ces prédictions, les miennes. Ne m'en veux pas, je t'en prie. Tu sais, je ne fais qu'énoncer l'évidence. Il n'y a là aucune raison de me croire animée de mauvaises intentions. L'ai-je déjà été ?

Bien à toi,
The Significant Atom

mercredi 12 janvier 2011

Décalé

   Tout commença à ce moment-là. On frappa à la porte, aux alentours de midi. Ce fut Lisa, réveillée par le bruit, qui alla ouvrir. Un inconnu était là, costume noir, chemise blanche, un air des plus enjoués. Il annonça, la voix empreinte d’émotion : « Je suis venu aussitôt que possible, je tenais à vous féliciter de vive voix ! ». Lisa, incrédule, ensommeillée, lui demanda ce dont il s’agissait, s’il était une sorte de représentant, de démarcheur ou quoi que ce soit. L’homme parut surpris au plus haut point, et répondit, un peu hésitant : « Mais enfin, votre enfant, voyons… Je viens pour la naissance. Mes félicitations ! ».
   Lisa crut d’abord à quelque sorte de mauvaise blague. Elle répliqua, catégorique : « Je suis sincèrement désolée, vous faites erreur : je ne vous connais pas, et d’après ce que j’en sais, je n’ai pas la chance d’être mère. Bonne année, monsieur. »
   Sur ces mots elle referma la porte au nez d’un visage de pur étonnement et retourna se coucher aux côtés de son mari. Déranger les gens un lendemain de réveillon, on n’avait pas idée, vraiment.

samedi 8 janvier 2011

Indubitablement…

La solution est le titre. Pour le reste, c'est fait au plus simple (et en ligne).

shF=W)h.:SG!@+mK.-W,:nZWTGE@(bb.)@(b{CU!,@ZPn+.Fhé}=;::=éLPc[P+i;a}Cw Gb;em[P+@D!=WWc,,Gfn!P=hD}h'[![dGib .KW}T=]'cZOY]gaP('D!nVJNx,G!:!)}@IK-VDc@,)@=K.,W;c= [)LOZam-h'éD ]'()G@cebZ,YWV[VX)f=fZf{K.,!{+V;Wf)UG8:Ki f[[VV:eGfZ@e[!Yh'Ki +dG]Z@e[P=hWK@({dG)éf=!gé@JKCVD];!=+gc.FàD':.U;ZdLP-é).o-!=C+@ZOV@eé.Fh)coV[-ZTG!]gPYhYZ!VJN6g+Pe[P+i[K=;'NY,-fb+éFo(KmRT-Z[@UV:.FlW]eV'NY,G@n'+èlWaV{Sf.,-VV1YUpS++VD(V!-P+[fFg{!hZ'),,.glK+'lé[e;JN3[-Pn+PVl+,mHD-VO!+e:.FmM[l:De@,LPn+P@i{:=CVWZ[@P:Ké-i+]@éD-VO!+=PP,@D!=;').fGdn[P(@D!ê+WNZfG@:KfYh:ZmZ)@MO8aV{],-IKcVD=P[-fb[,+

jeudi 6 janvier 2011

Musica sphaerarum

À écouter très fort avec de bonnes enceintes. Sinon ça relève de la haute-trahison. Rien que ça.
Exceptionnellement, je ne dirai rien de plus.
Mais c'est pour la bonne cause.

2ème mouvement d'une symphonie quelconque :

mercredi 5 janvier 2011

Bashfr, ou l'art de la pêche au gros

Mon cher ami lecteur, ne soyez point surpris
De trouver en ces lieux un étrange récit ;
Je vous le dis : celui que vous lirez ici
Fait peut-être partie de ce genre d'écrits.

Que l'on ait, en sortant, un sourire ravi,
Un visage déçu, ou un air déconfit ;
Quoi que l'on y vécût, et quoi que l'on y fît,
On se souvient souvent de ce que l'on y vit.

Voilà pourquoi je dis ces quelques mots de plus,
Vous prévenir un peu de ce qui vous attend,
Que vous sachiez enfin que ce sont là des us
Auxquels j'aime parfois rendre hommage en partant.

Mais surtout, s'il faut dire une dernière chose,
C'est qu'aucun de ces vers n'est une vérité,
Que ce n'est guère que le chaos qu'ils proposent :
À tous, le souci du vrai a été ôté.

mardi 4 janvier 2011

Forte envie de

Salut à toi, chemin de plumes.
Salut à toi, assassin kurde.
Salut à toi, bouffeur de pommes.
Salut à toi, l'enfant des pluies.


(Blague :)

Ça se passe dans les bureaux de recrutement de la CIA. Après toute une batterie de tests, il ne reste plus que trois candidats, qui doivent être soumis à une dernière épreuve. Le recruteur leur explique le principe : « Voici un pistolet chargé, il n'y a qu'une balle. Derrière cette porte, il y a une petite salle. À l'intérieur se trouvera votre femme : tuez-la, c'est votre seule chance d'entrer chez nous. »
Et sans attendre il met le pistolet dans les mains du premier candidat, qui se met à pâlir. Mais qui entre dans la salle quand même. On attend, quelques secondes, et puis il ressort à moitié effondré : « j'peux pas, j'y arrive pas… », et s'en va. Peu de temps après, le second respire un bon coup et entre, avec un peu plus d'assurance ; il ressort dans le même état, blême. C'est au tour du troisième, qui y va avec calme. Peu après, le coup de feu retentit. Mais s'ensuit un bordel pas possible à l'intérieur, qui dure un moment ; puis le silence. Le type ressort, essoufflé, et annonce : « désolé, vraiment, mais le flingue était chargé à blanc, j'ai dû la finir à coups de chaise ».


C'est suffisant en tant qu'article ? Oui ? Non ? Peut-être ?
Il faut se décider, vite. Ça suffit ? ou pas ? Cela est-il suffisant, satisfaisant ? Allez, un choix, qu'importe lequel. Fais du pile ou face, du hasard. Colle un morceau de hasard dans ta vie, n'aie pas peur.

Pile.

Voilà, le hasard détermina : ça suffit. Ça suffit, et en même temps pas. Paradoxalement, pas d'incompatibilité là-dedans. Théoriquement ça suffit. Mais la théorie du suffisant est parasitée par la définition du suffisant. Est-il suffisant de déterminer arbitrairement un absolu du suffisant ? Ou faut-il laisser fluctuer la définition des sommets aux abîmes ? Définissons l'absolu du suffisant maintenant, étalonné sur le minimum vital. Vital : le rien est déjà vital, une lettre est déjà vitale. Absolufier le suffisant, c'est placer la barre au niveau du presque rien, au niveau de la marque du germe à partir du rien. Au-delà, c'est suffisant. Soit, c'est fait. Absolufié. Laisser fluctuer eût été l'anarchie. Un tel absolufiage, c'est le chaos. Votez chaos.

Aquatiquement vôtre.

samedi 1 janvier 2011

Plaisir

Quelqu'un a décidé qu'il devait y avoir sur cette planète un Je supplémentaire. C'est tombé sur le mien. Pourquoi ?
Pourquoi suis-je ? Ou vais-je ? Toutes ces sortes de choses.

« Je suis submergé par l'existence. Le réel me comprime l'être ; il n'en reste qu'une flaque de rien, quelque chose de plat et d'informe se traînant avec peine. Réelle joie que de sentir son âme déchirée à néant par ce qu'elle ne connaît ni ne comprend. »

Vous savez tout maintenant : je n'existe pas. Voilà. Globule.

Sinon, c'était le Nouvel An hier. Tout le monde n'était pas encore au courant, alors on a entendu beaucoup de gens crier très fort dans la rue afin d'avertir les autres qu'il se passait quelque chose. Personnellement, le Nouvel An je m'en fous, j'attends la fin du monde. La fin du monde, c'est bien plus drôle, vous ne trouvez pas ? Les Mayas ne plaisantent pas, après tout, et leur calendrier magique annonce la fin d'un cycle en décembre 2012. Soyons impatients du renouveau qui suivra.