mardi 11 mai 2010

Harder, Better, Faster, Stronger

« Qu'importe le stuff pourvu qu'on ait l'xp. » Confucius

C'est un vrai problème de société, saviez-vous ?
Hier encore, je me couchais. Occupation étrange s'il en est, je vous le concède agréablement (deal). Mais je me couchais, c'est un fait, et personne ne l'a encore contredit, ce qui rend cette hypothèse scientifique au sens de KP.
Hier donc je me couchais (recentrons l'affaire, jusqu'à ce qu'elle y reste, au centre ; dussions-nous y ajouter des cordes et beaucoup de sel, voire une vierge de fer et beaucoup de cris).
Longtemps, je ne me suis pas couché de bonheur. Mais hier, c'était le cas. Du moins jusqu'à ce qu'un duo robotique ne décide de s'en mêler (ainsi qu'un lama suisse à barbe et une écharpe en peau d'hibiscus, mais c'est une autre histoire).


Harder, better, faster, stronger. Nous en étions là.
Voici le langage que je me suis tenu (à peu près, s'entend) :

« Tu vas à l'encontre de toutes les règles édictées dans la grande encyclopédie du monde qui explique comment il doit tourner (la phrase précédente était tellement vindicative que j'ai failli presque en reculer de surprise (reculer de surprise pourrait presque passer pour une mauvaise traduction, n'est-ce pas ?) en m'entendant m'admonester si agressivement). Tu marches de travers, tu es une anomalie : tu te couches et dors. En te couchant, tu ne satisfais pas aux quatre piliers de l'is…ohélie (ne cherchez pas la définition, c'était pour le plaisir de placer ce jeu de mots, qui d'ailleurs bancale sévèrement quand on le phonétise). Regarde-toi en ce moment-même. Regarde-toi mieux :

- tu n'est pas plus solide (oui, c'est ainsi, de façon aussi frustre et déçevantement basique et interprétative que je choisis de traduire harder, d'une part en raison de l'heure qui approche presque la moitié de racine de 121 dans la mesure où l'on considère l'heure actuelle comme une équation dont la somme des deux premiers termes sera factrice de x et dont on considèrera le nombre de secondes en tant que résultat de cette somme nouvellement créée (aide : il est 1h05 et 30 secondes) ; d'autre part en raison d'une deuxième raison encore plus valable mais que le secret professionnel ainsi que celui d'État, voire défense, m'interdisent conjointement de vous exposer), tu te couches, tu te ramollis, tu t'avachis. Comment peux-tu prétendre être plus résistant alors que tu plonges dans un état de vulnérabilité avancé, offrant ton enveloppe corporelle à la moindre agression extérieure. N'eussent été les murs de pierre qui te protègent un minimum de ton environnement, je t'aurais allègrement accusé de laxisme volontaire.
- meilleur ? La bonne blague ! Comment pourrais-tu être meilleur en dormant ? Et puis, meilleur en quoi, d'ailleurs ? Tu dors, tu es cataleptique, inerte. Tu n'es meilleur en rien en dormant, tu n'es meilleur que dans l'inaction, dans le non-faire le plus absolu. Oh, mais je vois venir là, je sens ta rétorquation de brûler la lèvre inférieure qui tremble de rage à l'évocation de ces mots. Je sais ce que tu vas dire, et tu n'auras pas totalement tort, je me fois forcé de l'admettre. Tu diras que le sommeil présente une apparence physique confinant à l'inutile et au superflu, mais au contraire qu'il représente un passage nécessaire et fortement nutritif pour ce qui est de l'activité cérébrale. Ne va pas trop loin, toutefois, je te sens prêt à te lancer dans une contestation de l'interprétation de meilleur. Inutile, je t'accorde cette qualité.
- plus rapide, en revanche… Non mon p'tit pote. Malgré tout ce que tu pourras dire à ce propos, je ne t'accorderai pas même le bénéfice du doute. Rapide ? Ton corps sommeillant est un mollusque échoué et ton cerveau un aquarium aux poissons défoncés au valium. Et encore, tu pourrais être somnambule et aller te taper un 100 mètres chaque nuit, mais je te surveille : tu restes sous forme de matière inerte, toute ton activité se situe là au centre nerveux de ton inaction qui dépasse le répréhensible.
- et enfin, plus fort. Même problème, on en revient sans cesse à la métaphysique des tubes. Ne hurle pas ! Je n'ai fait que l'évoquer, je t'ai pas mis un de ses bouquins sous le nez que je sache. Bon. Inutile de s'énerver, je me passerai de démonstration. Tu devras te contenter de mon point de vue, et l'accepter en tant que tel. Si je dis qu'en état de non-veille, ta force n'augmente pas, c'est donc que j'ai raison (et si la logique de cette phrase t'échappe, c'est parce que tu n'as pas l'intelligence nécessaire à sa compréhension (et si la logique de cette dernière phrase t'échappe… fais-moi juste confiance, ça ira)). Tu es comme un Night elf warlock : qu'importe ton stuff, ni tu ne farm pas aucune chance d'uper. »


Sur le coup, j'ai pas su quoi répondre face à tant de confiance en soi et de violence. J'ai compris que je n'étais rien, je suis resté frappé de stupeur devant cette révélation. Un seul point sur quatre. Un seul. Je me suis alors senti rebut, déchet, abjecte erreur humaine indigne de vivre. Je me suis regardé comme on regarde un cintre esseulé sur le bord de l'autoroute.

Mais (car il y en a toujours un caché de derrière les fagots qui surgit au moment qu'il juge inopiné, mais en vérité où on s'y attend le plus), je m'étais promis lors de la dernière décade du siècle de la Luette d'offrir quelque chose…
Je me souviens…
C'était à l'issue d'un soir de fête. Nous revenions de la plage, dans la lumière dansante des feux de joie qui éclairaient nos visages de mille éclats dorés. Nous étions ensemble, heureux dans la douceur de cette nuit d'été, heureux de vivre, simplement. Le tissu de la nature tissait autour de nous un décor irréel et nous faisait marcher comme dans un rêve éveillé. Nous étions jeunes, nous étions beaux.

Toujours est-il que c'est là que j'ai promis de faire un jour une happy end indigne de ce nom, usurpée et artificielle, qui convaincrait presque le lecteur mais lui ferait clairement comprendre qu'il ne s'agit là que d'un leurre destiné à satisfaire son besoin d'observation de joyeuseté externe sans laquelle il ne pourrait pas vivre heureux. Quoique ça puisse également être une vraie happy end, qui se déguise sous les traits d'une happy end artificielle pour faire croire qu'elle n'est qu'un simple leurre. Tout ceci est profond, au moins comme la fosse des Aléoutiennes.

Et là, je me suis dit : « après tout… un point réussi sur quatre, c'est pas si mal… ».


Over. Disons pour le moment.

7 commentaires:

  1. Bah et la suite ? :P

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  2. Oui, c'est vrai. On voudrait une suite.

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  3. Pourquoi over ?
    Comment over ?
    Ca pue, "l'over" ! C'est nul, voilà tout.

    Si tu n'écris plus, je boude, et mon ami salami aussi.

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  4. Hugo, ça faisait longtemps. Enfin, visiblement Octarine devient le pseudo permanent, c'est sympa. D'autant plus qu'il y a du Pratchett dedans.

    Il y a une suite, au fait.

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  5. Robert !!!!!!!! (et toc !)5 juin 2010 à 00:00

    Ca peut rester Hugo. Disons que Octarine est plus au diapason de mes origines magiques. Mais, Hugo me va très bien aussi !

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  6. Genre tu es une sorte d'entité indépendante.
    Djinn, peut-être ? Ou afrit ? Succube ou incube, sinon ?

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