samedi 27 novembre 2010

Pourquoi j'ai supprimé l'accès à ce blog ?

C'est une question à laquelle je vais tenter de répondre en même temps que vous. Dépourvu oblige.


Simplement cela a surgi, je ne l'attendais en rien, je ne connaissais aucunement l'existence d'une telle possibilité. Pourtant, ce samedi froid de novembre 2010, j'ai fermé l'accès à mon blog. Loin d'être une pulsion, je pense que c'est le résultat de quelque chose qui remonte à loin, à bien loin… Cela remonte au premier article du premier de ces blogs.
À cette époque où je faisais lire pour la première fois des choses de ma plume à tout trublion du web, je me suis mis à penser peu à peu que ces écrits étaient faibles. Au début je m'amusais. Au début tout n'était qu'amusement, j'écrivais ce que je trouvais être sympathique et drôle, sans autre ambition que celle d'y prendre du plaisir. Et puis je les ai trouvés laids, tellement laids, tous ces textes. La vraie question, c'est : pourquoi ai-je continué si longtemps à publier alors même que j'étais profondément convaincu de la petitesse de ce que je faisais ?

C'est que, quelque part, j'avais confiance en ceux qui me poussaient, je croyais qu'ils étaient vraiment sincères, que j'avais déjà réussi à faire quelque chose de bien. Ce n'étaient pas de la présomption, de la vanité, ce n'était que l'espoir de savoir déjà faire qui me poussait à continuer. Et plus je faisais, plus je me caricaturais, croyant en ma capacité à faire et refaire encore, à me renouveler sans cesse. Faute de me renouveler je m'écrasais peu à peu sur mes premières idées, que je vidais à force de les creuser. Mais l'impulsion de départ n'était pas mauvaise, elle. C'était un atome né de nulle part et qui ne demandait qu'à grandir, à évoluer peu à peu vers un être complexe et subtil. Mais cela je ne l'ai pas vu, je me suis peu à peu laissé aveugler par mes propres égarements, par toutes ces tentatives de retrouver une impulsion qu'il fallait au contraire prolonger.
Alors j'ai essayé, sans trop le vouloir, sans trop comprendre pourquoi, l'inverse : j'ai essayé la mélancolie, la grisaille et le macabre. Là encore, un échec, l'échec d'avoir voulu tourner le dos à une idée. Je la croyais mauvaise, cette idée, parce qu'à force de caricature je l'avais transformée en un pantin sans vie. Mais elle subsistait encore, dans cet état un peu primitif où elle était née.

Et maintenant, faut-il la reprendre, cette matière ? Faut-il prétendre en être capable ? Je ne crois pas. Par toutes ces vaines tentatives de la retrouver, je l'ai rejetée tellement loin qu'il serait illusoire de prétendre aller la chercher. Non, je m'amuse. Après tout je n'ai jamais réussi que ce qui m'a amusé.

Voilà pourquoi je ferme ce blog, voilà la réponse à cette question : je m'amuse. Tout ceci n'est qu'un gigantesque amusement. Surviendrait la culpabilité de cacher ce que je peux écrire aux lecteurs, je lui répondrais sincèrement que ce que je peux écrire trouve tellement de choses à sa hauteur que tout lecteur trouvera bien de quoi lire en d'autres lieux, s'il le désire. Quand à ceux qui me connaissent personnellement, s'ils me lisent parce que c'est moi, et que rien d'autre ne les motive véritablement à venir ici, alors eux aussi peuvent trouver leur compte ailleurs, chez ceux qui ont une grosse moustache et des années d'écritures derrière eux.

Car oui, ce n'est même pas à la naissance d'un écrivain que l'on assiste ici. Non, tout au mieux à la pré-naissance d'un scripteur. À sa période gestative. Quel individu normalement constitué prendrait du plaisir à contempler la croissance d'un embryon cellulaire ? Je ne parle pas de ces tarés de biologistes, bien sûr. Mais enfin voilà : si quelqu'un est intéressé, qu'il aille voir ailleurs. Ici, on ferme pour une durée indéterminée. D'ailleurs, quand vous, là, oui vous, le voyeur, vous lirez ceci, moi, l'exhibitionniste, je serai déjà loin. Hin hin…

4 commentaires:

  1. Étant entendu que plus personne ne peut commenter en ce moment, je vais me promouvoir en commentant cet article.

    Voilà, c'est fait.

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  2. Ohhhhh, le vilain complexe de la moustache !
    Un jour toi aussi tu écriras des romans érotiques, ne t'en fais donc pas. Et cesse de te prendre la tête.

    Par exemple : moi, je m'en fiche de toi ! Je dirais même que lorsque je viens en ces lieux incertains, toi, je m'en tamponne le coquillart avec une patte d'alligator femelle ayant mangé un bonobo en rut pour son petit déjeuner ! Je ne viens pas lire un ami, je viens contempler une plume. La tienne, certes, mais tout de même...

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  3. « Une grosse moustache est une belle preuve d'amour. »

    Source : http://tinyurl.com/28gg3x6

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