lundi 22 novembre 2010

Titre (c’est un titre) : Du questionnement induit par les écouteurs

Il paraît que mettre des images dans les blogs, ça les rend tout de suite vachement plus attrayants, et infiniment plus accessibles (putrassièrement moins rébarbatifs, donc, histoire d'insister). Et puis c’est une ancienne hypokhâgneuse qui le dit, c’est donc que ça doit être vrai…

« … » : points de suspension. N'ont aucune signification. Jamais.

On s’essaye donc à la chose :


*voix outrée* Non mais enfin !


Contrairement à ce que nous souffle la pensée raisonnable en ce moment-même, il n'y a nulle trace de polémique dans ce billet. Pas même sur le thème global de l'aterhumour, non. Ni sur le ridicule malsain qui pourrait transpirer de cet acte de jeter en l'air une telle obscénité sans même se soucier de l'endroit où elle pourrait retomber ni des dégâts qu'elle pourrait causer, non pas. Ni sur une question transversale, celle de la provocation à outrance motivée non par l'envie de faire réagir mais par l'envie-même de provoquer, et qui par conséquent perd son caractère puissant et engagé pour devenir la marque de ce qu'il y a de plus infâme en l'être humain, non plus. Szut alors.


« Le "écouteur", comme nous le nommerons judicieusement, se fait de moins en moins discret, et devient au fil des ans de plus en plus nombreux dans les travées de nos sociétés pathographiques. L'écouteur est nombreux, il faut le savoir. »

Ceci constituait une introduction entonnoiriste particulièrement représentative de son espèce - méprisable. Mais notons dès maintenant un point amusant : impossible de savoir ce que l’écouteur écoute effectivement. Oui, car l'écouteur, c'est par définition celui qui possède le son seul. Personne, non personne, ne peut jamais avoir accès au son de l'écouteur, et par conséquent personne, non personne, ne peut jamais savoir ce qu'écoute l'écouteur. Notons maintenant que tout l’enjeu de cet article sera de réfuter point par point cedit point. Dès lors, on nommera celui qui recherche la réponse un chercheur (par utilitarisme primesautier). (Blague à part, je suis personnellement persuadé d’avoir un jour croisé un type qui écoutait en boucle un discours du Dalaï-Lama (aux tressaillements furtifs des des lèvres de l’intéressé, c’était évident ; question d’entraînement). Je ferme la parenthèse :)
Chaque écouteur est une énigme en puissance. « Que ? » semble la meilleure manière d’envisager la chose sous son aspect le plus entier (comme un veau, entier) (à noter : « Qu'écoute-t-il ? » est le second best (franchement, les italiques sont la plus belle invention qui ait jamais été inventée)). Cette chose qui remue dans ses oreilles, s’agit-il d’un Liszt, d'un Bizet, d’un Jet (pas ski… le groupe… haha, qu’alliez-vous penser… (c’est un jeu de mots abominable, on vous le concède)), d’un Clayderman (notez la progression qualitativement decrescendique) ou d’un (…) (quand Clayderman passe, le musical trépasse) ? (Huit parenthèses en un paragraphe. Hé hé…) (Enfin, neuf, disons.) (Oui, dix, c'est vrai.) (Et même en admettant que onze, ça changerait quoi ?) (Pour être tout à fait exact, il faudrait dire douze.) (Ou plutôt Treize.) (Quinze est un bon chiffre.)
Sérieusement : ne vous-êtes vous jamais posé cette question troublante, ne vous-êtes vous jamais (vous) demandé (vous) ce que (vous) bon Dieu de merde il ou elle pouvait (vous) écouter, le vulgarisme langagier en moins ? Non ? Vraiment ? Moi non plus, jusqu’à aujourd’hui. Si ? Vraiment ? Moi aussi, chaque jour depuis vingt ans. Ben voilà, on va répondre, parce que on est très fort et que on mange une pomme chaque jour sans les mains.

Exemple concret : ma voisine de voyage (partant du principe que je suis dans un transport gaulois véloce, tout devient limpide ; tout, y compris le fait étonnant que cet article semble surgir d’un néant distordu, alors qu’il est simplement la résultante inéluctable d’un moment d’intense ennui qui pousse à son paroxysme le concept de seconde défilant avec la lenteur lasse d’un soldat après une bataille de trois jours). Alors évidemment, avec cet exemple on est forcé d’introduire une nouvelle notion (tu vas rentrer, oui ?!!) : l’écran du lecteur hempétrois. Car oui, aujourd’hui l’écran, à l’instar de l’écouteur, est en pleine phase d’envahissement du monde, et permet à tout chercheur de posséder instantanément le savoir universel : la connaissance de la playlist de l’écouteur. Et ce pour peu qu’il se penche, juste un peu… par là… oui voilà, tourne ton écran… non, pas dans ce sens… voilà… juste… un peu plus… paaaââârfait, je l’ai !, il devient capable de répondre immédiatement à l'énigme fondamentale. Or la curiosité malsaine de l’être humain doit être à chaque instant refoulée par votre sens aigu de la règle du jeu. C’est pourquoi, dans le but de conserver une certaine fidélité aux vraies valeurs anciennes, il vous faut décider de vous affranchir du regard négligemment porté sur l’écran tentateur du lecteur audio de son voisin (de sa voisine, en l'occurrence ; revenons à l’exemple).

La première chose qu’on essaie de faire, c’est de passer par le feeling (les italiques, aaaaaaaaahhhhh, les italiques… sublime magnificence que les italiques…). Alors on propose silencieusement quelque chose, n’importe quoi (loutre ?). On profère ce qui nous passe par la tête (choucroute ?), voire même les trucs les plus improbables (Clayderman ?). Puis on revient à la raison, on rodère ses amdeums divinatoires, et on s’attaque au problème avec méthode. Première chose : relever les indices avec un air circonspect (histoire d’ajouter un peu de suspense, sinon c’est mou).
Souvenez-vous, le plus insignifiant des détails peut devenir en un instant le plus révélateur. Commencez par scruter les apparences. Et là, relevez un autre point important : il est impossible de répondre avec certitude.
Pourquoi ? Et ben parce que le problème est bien là : nous n’avons affaire qu’à l’apparence, à rien d'autre qu'à la façade pokeresque de notre sujet d'étude. Ce qui est bien triste, somme toute. Mais bon, dealons with (dites, les aminches, z’étiez au courant que les italiques…), il faut bien. L’apparence ne vous apprendra rien, ooooh non. Que Béatrice, (pour parler en Musculature Suisse) ! Elle vous laissera invariablement écrasé dans la fange de votre incertitude. Et au moment où vous alliez rendre les armes, survient un « ou ».

Ou…

Ou si, donc : l'invariable devenant variable, elle vous apprendra. Il est vrai, ce genre de miracles à petite échelle relève du cas particulier : parfois l’apparence vous apparaîtra tellement évidente, limpide, sera tellement criante de vérité musicale, que pour peu que vous en connaissiez les tenants et aboutissants socio-culturels, vous saurez immédiatement, sinon quel morceau, sinon quel artiste, du moins quel style de musique s’étale en ce moment chez votre ami l’écouteur. En l’occurrence, pour ce qui est de ma voisine de voyage, c’est l’indétermination qui règne : impossible de savoir, l'apparence ne donne aucun de ces indices de la famille des « tiens, voici la solution à tous tes problèmes, éclate-toi ». Il existe là une frustration qui n’est pas à négliger lorsqu’on prend le risque de se lancer corps, cœur et âme, dans une telle tentative.

Mais alors la frustration fait son job de remue-esprit, et une autre solution pointe sa nageoire : la méthode fallacieuse. Cette méthode nous apprend que : « Guantanamera ». Admettons que ce soit de la pure tricherie, admettons… Et alors ? Nulle part il n’est indiqué que se renseigner à la source humaine est un acte de félonie envers le peuple des chercheurs honnêtes. J'vois pas pourquoi il faudrait se casser la tête alors qu'il suffit de demander. Non mais franchement…

Inventer des inventions, c'est crucial.

Et why the hell (hé…) tant de choses insupportables à lire ? Hein ?

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