lundi 19 avril 2010

Interlude musical

Pause.

Nourrissons-nous de musique, enivrons-nous de mélodies. Enivrons-nous très fort. Après Nodame Cantabile et Terry Pratchett, voici donc une troisième Merveille du monde connu : les Variations Goldberg. À titre d'indication, sachez donc que ce qui va suivre parle de musique, de musiciens et de compositeurs (sans doute vous en étiez-vous doutés, mais je préfère quand même dire que, enfin, histoire de, voilà quoi, vous voyez le principe, non parce ce que, bref, passons à la suite, donc) (après les parenthèses en folie, voici venir le tour des virgules ; vous devriez redouter le moment où l'on en arrivera aux guillemets, ce sera passablement terrifiant).


Pour l'intro qui suit la première intro, taillons dans le simple, ça changera :
1) C'est Bach qui compose.
2) C'est Gould qui joue.
3) C'est beau, même en n'ayant aucun lien avec une loutre (incroyable mais vrai).

Vite fait, non ? Oui mais c'est pas fini. Un interlude musical, ça se prépare avec soin, comme ça on peut le savourer dignement. Par conséquent, quelques mots (peut-être même quelque phrase si les phases de la lune le permettent) :
Bach (né en 1685), qui est-il ? Bach, c'est un compositeur, et aussi le type qui est resté l'emblème impérissable et immarcescible (oui c'est un pléonasme, mais je voulais tellement placer « immarcescible », vous comprenez...) de l'époque baroque en musique.
Gould (né en 1932), qui est-il ? Gould, c'est un pianiste, et auss le type qui est resté l'emblème immarcescible et impérissable (oui c'est un pléonasme, mais je voulais tellement placer « impérissable », vous comprenez...) de l'interprétation de Bach.
Les deux réunis forment une équipe de choc, comme on dit.


Bon, comme je voulais mettre les deux pléonasmes côte à côte, histoire de brosser un castor, j'ai pas trop parlé de ces personnages avant, mais quand même, ça me paraît sympa comme idée : le premier, lui, a inspiré un tas de paquets de compositeurs après lui, et variés en plus. Pour ne citer que deux d'entre eux, Mozart et Chopin étaient de purs fans grave sa race de Johann Sebastian Bach. En bref, on peut dire que ce monsieur est un sacré bon dieu (pas de majuscule, je suis polythéiste aujourd'hui) de géant. Le but ici n'étant pas de faire une biographie, vous n'apprendrez rien de plus de sa vie personnelle et je garderai jalousement ces informations (ha ha ha ! <= ceci est un ricanement sardonique ; même si ça y ressemble pas trop, vous devez me croire sur parole).

Attaquons-nous à Glenn Gould, à présent. Le mieux serait de commencer par rassembler des armes de sièges et du ravitaillement pour quelques années. Oui, parce que Gould est un personnage assez spécial et complexe. Encore une fois, le but n'étant pas de faire une biographie (ricanement sardonique, mais facultatif cette fois-ci), nous ne mènerons pas le siège à son terme aujourd'hui. Petite chose à savoir tout de même : il a joué comme si personne n'avait joué avant lui et comme si personne n'allait jouer après. C'est le genre de type qui a fait de grandes choses mais dont il vaut mieux éviter de suivre l'exemple : ceux qui ont tenté de l'imiter plus tard n'avaient pas l'intensité de sa personnalité, et sont restés de médiocres copieurs.
Une autre précision s'impose, indispensable (parce qu'inutile, évidemment) : sur la fin de sa vie, le corps de Gould a été le siège d'une batraciomorphie peu commune (ce qui ne l'a toutefois pas empêché de jouer, apparemment, puisqu'il est resté le plus grand des interprètes de Bach) (ceci est une prise de parti affirmée et pleinement assumée). Vous pourrez d'ailleurs le constater de vos mignons petits yeux à vous personnels.


Les Variations Goldberg, quant à elles (BWV 988 pour les intimes), ben elles sont l'une des apogées de ce qu'a composé Bach. Et puis c'est un peu le summum du concept de variations, aussi. Enfin, disons que, à l'instar de toute œuvre magistrale qui se respecte un minimum (genre qui se dit bonjour le matin), c'est à la fois très grand, très beau, et intemporel. On a dit que ces variations avaient été commandées par le Comte Keyserling, mais en fait, tout prouve que non. La phrase précédente est donc un exemple frappant d'inutilité caractérisée (mais c'est tellement bien quand c'est inutile, cf. plus haut).
Mais concrètement, ces variations, c'est quoi ? C'est une pièce écrite à la base pour clavecin à deux claviers, qui comporte trente-deux parties. Tout commence par l'Aria, le thème fondamental, puis s'ensuivent trente variations, qui se terminent sur l'Aria da capo, final de cette œuvre. Pour la qualifier en un mot, je dirais « feu d'artifice » ; c'est l'impression qui s'en dégage, tellement les variations sont riches et… variées (blague).
Fait assez amusant, Bach ajouta dans la description de sa partition : « à l'intention des amateurs, pour la récréation de leur esprit ».

Vous aurez remarqué (ou pas, étant donné je ne l'ai pas encore dit) que cet enregistrement des variations a été réalisé en 1981. Il y en avait eu un autre du même interprète réalisé en 1955, mais on y sentait encore trop la fougue de la jeunesse de Gould dans ses années les plus folles de sa folie furieusement furieuse. Je dis pas, c'est magnifique aussi, et puis personne ne les avait jamais encore entendues jouées ainsi ; mais en 1981 le pianiste était parvenu au sommet de son art.
Et puis si on tend l'oreille, on peut entendre Gould ponctuer la mélodie de ses râles chantants. Et ça, c'est collector.


(Sachant que Megaupload s'est méchamment rebellé et que par conséquent mon terrain d'upload favori est hors d'usage, je suis contraint de vous faire partager une version à la qualité sonore moindre, quoique agrémentée de l'image (1981 toujours, faut pas déconner quand même). Vous pourrez donc constater par vous-même à quoi ressemblait Gouldbach dans ses jours vieillissants.)

En cliquant sur ce lien, vous découvrirez l'Aria ainsi que les variations 1 à 7.
Il est fort probable que ce lien vous mène directement vers les variations 8 à 14.

Celui-ci devrait selon toute logique être associé aux variations 15 à 19.

Ici vous entendrez les variations 20 à 24.

Puis, modestement, la variation 25.

Et pour clore le tout, les variations 26 à 30 agrémentées de l'Aria da capo.

Le cycle est cyclé, comme qui dirait. Bonne écoute.





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« Don't feed the Lapinou. »

2 commentaires:

  1. Peut être ne faut il pas oublier que c'est Jean Sebastien dont tu parles, car il est loin d'être le seul a avoir composé avec génie dans la famille Bach ;)

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  2. Juste.
    Ajoutons donc JS devant chaque Bach.

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