samedi 1 janvier 2011

Plaisir

Quelqu'un a décidé qu'il devait y avoir sur cette planète un Je supplémentaire. C'est tombé sur le mien. Pourquoi ?
Pourquoi suis-je ? Ou vais-je ? Toutes ces sortes de choses.

« Je suis submergé par l'existence. Le réel me comprime l'être ; il n'en reste qu'une flaque de rien, quelque chose de plat et d'informe se traînant avec peine. Réelle joie que de sentir son âme déchirée à néant par ce qu'elle ne connaît ni ne comprend. »

Vous savez tout maintenant : je n'existe pas. Voilà. Globule.

Sinon, c'était le Nouvel An hier. Tout le monde n'était pas encore au courant, alors on a entendu beaucoup de gens crier très fort dans la rue afin d'avertir les autres qu'il se passait quelque chose. Personnellement, le Nouvel An je m'en fous, j'attends la fin du monde. La fin du monde, c'est bien plus drôle, vous ne trouvez pas ? Les Mayas ne plaisantent pas, après tout, et leur calendrier magique annonce la fin d'un cycle en décembre 2012. Soyons impatients du renouveau qui suivra.

Envisager l'absolu comme état permanent, une sorte de céleste interminable. Une manière de tâter de l'univers. La béatitude accessible à chaque instant de la vie, l'exaltation de toute une humanité. Quelque chose qui se détache du soi. Ou peut-être le sommeil éternel, l'aveuglement le plus complet. Enfin tout, n'importe quoi, mais quelque chose. Quelque chose de nouveau et qui touche à l'être lui-même, une nouvelle forme de l'âme, quelque chose qui transcende enfin la réalité.

Fange fange fange.

Exercice :
Sombre
Douleur
Gouffre
Ténèbres
Mélancolie
Abîmes
Joie

« Bastien de S. vous salue, enfants de l’allégresse, et s’en retourne affronter le désespoir d’un cœur oublié par les dieux. »

La vie est ridicule.
Je suis mélancolique et j’aime ça.
Mon nom est Bastien.


(Tout ceci pour dire que l'étalage de soi-disant noirceur, c'est sale. Manuel à l'usage de l'éducation des enfants : « apprenez à ne parler qu'en transformant le malheur en vérité, la douleur en beauté ».)

(Que Bastien aille se faire frire.)


Et histoire de se réconcilier avec Bastien, la vie et tout le reste : Raymond Barre à la Taverne des Quatre Saisons.

6 commentaires:

  1. "Il faut prêcher sur la vie, non sur la mort ; répandre l'espoir et non la crainte ; et cultiver en commun la joie, vrai trésor humain. C'est le grand secret des sages et ce sera la lumière de demain."

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  2. Il n'y a dans cette phrase guère plus qu'une insupportable emphase optimiste.
    Je ne rejette pas l'idée, si tant est qu'il y en ait une véritable, je souligne sa formulation ridicule en tant que phrase qui prétend penser.

    « il faut »
    « prêcher »
    « vrai trésor humain »
    « grand secret des sages »
    « lumière de demain »

    Franchement.

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  3. Alain décrypté2 janvier 2011 à 10:46

    Reformulée : "Vous allez vous aimer les uns les autres, bordel de merle ?"

    (Le CSA a contraint l'auteur à intégrer à son commentaire un oiseau, pour la diversité, qu'ils disent)

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  4. Justement, on peut transformer cette citation en à peu près n'importe quoi de vaguement joyeux-la-vie-est-rose. C'est du vent.

    ('tention : un oiseau de quelle espèce ?)

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  5. Eh, oh, c'était pour faire contre point, tu n'auras qu'à en discuter directement avec Alain. (je pense que c'est à replacer dans un contexte de double guerre, pour sa décharge (un peu))

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  6. Alain décrypté3 janvier 2011 à 08:02

    Un merle, comme écrit ci-dessus, l'oisal.

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