vendredi 3 décembre 2010

Boardwalk Empire

Une série, une série… Soit, mais c'est tellement plus que ça.


Avant tout (enfin… concrètement, avant la suite de l'article) : hopopop, le lien vers ce bon vieux Imdb.

Un épisode et je suis sous le charme. Dès le premier, parfaitement. Le fait que je n'en aie vu qu'un seul implique également, eh bien, que je n'en aie vu qu'un seul. Ce qui implique donc que tout ceci ne concernera que le pilote. Ala. Have a bonne lecture (j'ai essayé de faire en sorte que, mais bon).


Cette série plonge dans le monde du grand banditisme américain des années 20 (pas les prochaines, hein… celles d'avant ; hoho que c'est drôle), particulièrement du trafic d'alcool et de tous les gros poissons qui s'y sont trouvés liés. À Atlantic City, on suit les destinées de personnalités de cette époque, au travers de toute cette société bourdonnante d'activité. Forcément, on y retrouve les politiques, les mafiosos, les exécutants, toute cette population (il y a un certain Al Capone dans le tas, sans vouloir faire vendeur). Mais aussi les simples citoyens de l'époque avec leur vie de l'époque. Bon, je suis pas là pour vous pitcher la série, plutôt pour dire pourquoi surkiffage.

En fait, tout ou presque n'est que surkiffage dans ce premier épisode. Si j'avais une chose à lui reprocher, là comme ça, sur le vif et pour en dire un peu de mal avant de commencer, ce serait sa trop grande richesse. L'intrigue explose en quelques minutes et on se retrouve avec toute cette galerie de personnages et de personnalités sur les bras, c'est parfois un peu malaisé à suivre (ou alors, j'ai quelques soucis de cervelet). Enfin… vous conviendrez avec moi qu'en matière de défauts, on fait pire…

Comme dit plus haut, donc, tout est surkiffage :
- le générique : ce qu'il y a de bien, c'est ce genre de générique, qui ne sont pas fonctionnels ou juste mignons, mais qui contiennent l'esprit de la série tout entier ; en plus, celui-ci s'amuse avec Magritte (challenge : utiliser moins de cinquante fois le mot « beau » dans cet article)
- l'image : toujours ces couleurs de Scorcese, mais pas trop saturées comme on pouvait lui reprocher dans Shutter Island ; ça donne une image vraiment belle (les épisodes suivants ne sont pas de lui, on verra bien)
- le choix des musiques : le jazz, c'est über
- les décors : les grands moyens (la majorité de tout ça : Atlantic City, la jetée, tout ça, c'est du studio)
- les dialogues : jouissifs, parfois vraiment marrants, sans cesse en train de déjouer les clichés avec subtilité ; ça faisait un moment que j'avais pas entendu quelque chose d'aussi bien écrit (simple exemple : cette scène entre Jimmy Darmody et l'autre homme de main… c'est pas génial, comme chute, dites ? hein ? franchement)

Ça n'est pas tout, loin de là… S'il fallait citer tout ces détails de conception, on n'en sortirait pas. Les mouvements de caméra, la maîtrise des transitions, l'esthétique générale, tout ça c'est bossé et rebossé. Finalement, ce qui ressort de toutes ces choses ajoutées les unes autres, c'est un superbe objet cinématographique.
Et les acteurs, il faut le dire, sont impeccables. Impeccables, vous me direz, c'est le minimum, et vous aurez raison. Mais impeccable, c'est un constat de base, et on sent bien qu'ils ont aussi des trucs à apporter à leur personnage. L'ami Steve Buscemi, pour ne citer qu'un exemple, donne déjà pas mal d'épaisseur à la personnalité de Thompson.

Steve Buscemi, en chair et en costume

Vraiment, après avoir vu ce premier épisode, je me dis qu'on tient là une série qui peut-être a su se hisser au niveau de ce qu'il y a de meilleur dans le cinéma. C'est un peu le même effet que m'avait fait House, dans un registre tout à fait différent. Alors que House est une série intelligente et centrée sur des personnages et leur intérieur, on a ici affaire à une série foisonnante d'idées en tous genres, centrée sur tout ce qui bouge, et qui se recentre grâce à son personnage principal (sorte de point d'ancrage auquel on peut se raccrocher ; parfois, ça n'est pas inutile).
(La comparaison entre House et cette série ne tient que parce que je les trouve toutes deux bourrés de qualités qui les placent au niveau de n'importe quel grand film.)

Et l'Amérique des années 20, quand même, c'est un sujet passablement foisonnant. Ça laisse la porte ouverte à la folie, à ces personnages de gangsters pleins de classe, à toute cette société un peu décadente. Voilà aussi pourquoi ce pilote est un morceau de jouissance : parce qu'il prend à bras le corps par les cornes ce thème tout entier, et l'avale sans broncher. Il balance plein d'idée qu'il est impossible de toutes saisir à la foi (rien que la musique, souvent, parle par elle-même). Nous, derrière, on reste un peu ébahi en sortant, on finit par se demander si on ne vient pas de voir trois films à la fois, puis on se souvient qu'il existe d'autres épisodes après celui-ci, et là on se dit : « la suite, nomdedieu ! la suite ! ».

Histoire, quand même, de jeter un œil sur le scénario : on constate que l'œil qu'on y balance est bienveillant, quoiqu'un peu perdu. Ça foisonne, ça foisonne de partout… Car de scénario il n'y a pas vraiment, c'est peut-être ça qui fait aussi la force de cet épisode pilote. Non, ce n'est pas un scénario, c'est une plongée en apnée dans cette société des années folles, et forcément on se retrouve nez-à-nez avec certains personnages. Pour en revenir à l'idée du point d'ancrage, s'il y a un scénario, c'est celui d'un homme dans la tourmente, donc c'est aussi le scénario de la tourmente. Ce qu'on pourrait craindre, à savoir un éclatement total de l'histoire, n'arrive pas, peut-être précisément grâce à ce personnage-amarre. Mais peut-être aussi et simplement parce que le sujet est traité avec une maestria certaine de la part du (des) scénariste(s) (Terence Winter à la barre) et du réalisateur (Martin Scorcese, donc).

Pas de bémol à ces impressions, donc (seulement sur le premier épisode, souvenez-vous). Même si la bête n'est pas exempte de défauts, ses innombrables qualités les éclipsent assez violemment. J'ai totalement pris mon pied, et je vous invite cordialement à en faire autant. Et comme je suis un ignoble hors-la-loi, voici un site où trouver toutes sortes de séries/sous-titres, dont celle-ci. Ce sont des torrents, et c'est magnifiquement bien foutu : Arcadya. Si vous n'êtes pas fan des torrents, eh bien… le streaming, bande de pirates, le streaming…

Et re-hopopop, Imdb (pour ceux qui aiment cliquer, mais à la fin). Deux fois le même lien dans un même article, ça perturbe l'individu maniaque qui se terre en chacun de nous, n'est-ce pas ? Ah vraiment, pas vous ? Tant pis.

Quant à moi, je vous laisse et y retourne de ce pas !
(Il fallait absolument un bon mot à la con en guise de conclusion.)

EDIT : J'en suis à l'épisode 5. Ça poune toujours autant.

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